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La fusion des régions : les questions en suspens

Les batailles liées à la nouvelle carte des régions de France issue de la réforme territoriale faisant passer notre pays de 22 régions métropolitaines à seulement 13 régions sont loin d'être terminées.

En effet, même si les luttes de pouvoir sur le choix du périmètre ont donné lieu à quelques achoppements dans l'hémicycle de l'assemblée nationale, cela reste encore timide face aux fronts qui vont s'ouvrir au fur et à mesure de l'avancée de la réforme dans les mois et années à venir.

La carte des futures régions françaises
Des fusions en cascade?

Outre la fusion des conseils régionaux au 1er Janvier 2016, nous pouvons nous poser la question, dans une perspective d'équilibre des territoires, du regroupement des services de l'Etat déconcentrés en région.

Une seule région implique potentiellement une seule Agence Régional de Santé (ARS), une seule Direction Générale des Finances Publiques, une seule DRAC, DREAL, DIRECCTE, ... (cliquez ici pour voir tous les services de l'Etat au niveau régional) et un seul Réctorat d'académie. Sur ce dernier point, les professionnels du tourisme ont déjà quelques craintes puisque si les académies évoluent, le calendrier des vacances pourrait bien, lui aussi évoluer.

Autre question en suspens : sur le plan sanitaire, il existe aujourd'hui un CHU par région (sauf en Rhône-Alpes, PACA ou Ile de France). Demain, ou dans les années à venir, les nouvelles régions garderont-elles plusieurs CHU ? La question mérite d'être posée.

Outre la santé, les services de l'Etat ou le tourisme, le monde de la culture pourrait être lui aussi fortement impacté.

En effet, quid des associations et structures subventionnées aujourd'hui par deux régions distinctes et qui se trouveront demain dans le giron d'une seule et même entité (exemple des bureaux d'accueil des tournages de films) ?

Même si les discours se veulent rassurant, il est difficile d'imaginer que les finalités de ces mutualisations pré-programmées ne se soldent par autre chose que des économies d'échelle (et toutes les conséquences qui en découlent sur l'économie et l'emploi).

Le choix des capitales des nouvelles régions...

Outre la répartition des différentes missions au sein des nouvelles entités administratives, se pose d'ores et déjà l'épineuse question du choix des capitales régionales.

En effet, même si la loi prévoit que le chef-lieu définitif doit être pris par décret en Conseil d'Etat après avis du conseil régional, certaines tensions sont déjà palpables au sein des territoires et les tractations vont bon train.

Hormis Strasbourg qui par le biais de ses élus a réussi le tour de force de se faire inscrire dans la loi en tant que capitale régionale (aux dépens de Metz ou de Châlons-en-Champagne), les autres villes vont bientôt entrer en compétition pour conserver leurs prérogatives.

Certaines villes aujourd'hui capitales ne feront pas le poids lors de la fusion et sont déjà préssenties comme les grandes perdantes de cette réforme. C'est le cas de Clermont-Ferrand en Auvergne qui ne peut rafler la mise sur Lyon, 3ème ville française. Idem pour Limoges et Poitiers qui ne pourront lutter face à une ville comme Bordeaux qui a le vent en poupe dans cette immense Région du Sud-Ouest (plus grande que l'Autriche, à titre de comparaison).

Dans le Nord de la France, le Nord-Pas-de-Calais qui initialement ne devait pas fussioner va finalement se voir adjoindre la Picardie. Là encore, Amiens a peu de chance face à une ville comme Lille, pourtant plutôt tournée vers la frontière belge.

Les discussions seront sans doute plus âpres sur des villes de tailles et de poids comparables. Je pense notamment aux villes normandes de Rouen et Caen.

Même si Rouen a pris l'avantage avec son nouveau statut de métropole, personne en Normandie ne semble vouloir se positionner et froisser son proche voisin. Les deux conseils régionaux étant socialistes, le "ni-ni" semble être de mise du côté des élus et un collectif de géographes prône une capitale à trois têtes entre Caen, Rouen et Le Havre sans réellement avancer d'arguments sur le fonctionnement concret d'une telle entité.

Du côté Midi-Pyrénées-Languedoc-Rousillon, l'opposition Toulouse - Montpellier n'aura sans doute pas lieu puisqu'un concensus des élus pour Toulouse semble faire l'unanimité.

Reste le choix de la capitale de la future région Bourgogne-Franche-Comté où rien ne semble pour l'instant départager Dijon de Besançon.

Comment se prépare concrètement la fusion?

Voir le lien ci-dessous :

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